Skip to main content

Les psys :
qui fait quoi ?

Psychiatres, psychologues, psychothérapeutes, psychanalystes, psychopraticien·ne·s, thérapeutes :
Difficile de s’y retrouver. Voici donc quelques éléments pour vous éclairer sur l’écosystème psy.
image?src=%7B%22file%22%3A%22wp content%2Fuploads%2F2025%2F02%2Fpexels polina zimmerman 3958380 scaled PSYCHOPRATICIENNE hors norme pour personnes HORS NORME
logo declinaisons 39 PSYCHOPRATICIENNE hors norme pour personnes HORS NORME

Psychothérapie

Derrière « une psychothérapie » se trouvent, en fait, pas moins de 400 méthodes différentes (Chiland, 2012), partageant quatre caractéristiques : 1° une relation intense, émotionnelle et confidentielle entre un client et une personne aidante, induisant la confiance ; 2° un cadre reconnu comme étant thérapeutique, renforçant la confiance et la sécurité ; 3° une théorie, un mythe, ou un cadre conceptuel apportant une explication aux plaintes ou problèmes du client, ainsi qu’un espoir de résolution ou de changement ; 4° un rituel, une procédure, une méthode ou une technique découlant de l’explication apportée par la théorie et requérant la participation active du client et du psychothérapeute pour améliorer ou résoudre le problème (Anderson, Lunnen, Ogles, 2012 ; Van Deth, 2013).

Psychiatres

Les psychiatres sont des médecins spécialistes des psychopathologies. Ce sont les seuls professionnels de la santé mental habilités à poser un diagnostic médical, à prescrire des médicaments et éventuellement à mettre en place une hospitalisation. Leur formation consiste en une spécialisation au cours de leurs 8ème, 9ème et 10ème années d’études universitaires de médecine. Leur formation à la pratique de la psychothérapie telle que définie précédemment et leur inscription dans un processus thérapeutique personnel ne relèvent pas de leur formation de base mais de leur choix individuel. Leur pratique relève du Code de déontologie médicale (CDM) et du Code de déontologie des psychologues (CDP). Ce sont actuellement les seuls professionnels de santé mentale dont les consultations sont remboursées par la Sécurité sociale.

Psychologues

Les psychologues sont des professionnels ayant validé un master universitaire de psychologie par un mémoire de recherche. Leur formation est composée d’études théoriques et de stages en institutions. Ils sont les seuls professionnels de santé mentale habilités à effectuer des bilans psychologiques en vue d’un diagnostic médical. Leur pratique est régie par le Code de déontologie des psychologues. Si celui-ci leur impose de s’engager dans un processus de formation continue, leur formation à la pratique de la psychothérapie et leur inscription dans un processus thérapeutique personnel relèvent également de leur choix individuel.  En tant que professionnels de santé reconnus par l’Etat, leurs honoraires ne sont pas assujettis à la TVA et certaines mutuelles remboursent quelques séances par an.


Psychothérapeutes

Jusqu’à l’entrée en vigueur du décret n°2010-534 du 20 mai 2010, ce terme désignait tous les professionnels de la psychothérapie. Depuis ce décret, ne peuvent se prévaloir de ce titre que les psychiatres et psychologues ayant validé en complément de leurs formations de base, une formation en psychopathologie clinique de 400 heures minimum et un stage pratique en institution d’une durée minimale correspondant à cinq mois. Ils ne sont soumis à aucune autre règle déontologique que celles de leur ordre d’origine. Leur formation à la pratique de la psychothérapie et leur inscription dans un processus thérapeutique personnel ne relèvent pas de ce complément de formation mais encore de leur choix individuel. Il est donc recommandé de vérifier ces points avant de consulter.


Psychanalyste

Ce terme désigne deux catégories de professionnels. Il peut s’agir de personnes qui ont validé un master de psychologie mention psychanalyse. Pour en savoir plus sur cette catégorie de psychanalystes, je vous renvoie au paragraphe sur les psychologues. Traditionnellement il s’agit de personnes qui ont suivi une cure psychanalytique personnelle pendant plusieurs années, souvent à raison de plusieurs fois par semaine. Celle-ci vaut formation après cooptation par leurs pairs. Selon la cure qu’ils auront suivie, ils seront d’orientation freudienne, jungienne ou lacanienne. Ils sont généralement supervisés par leurs pairs. Dans ce cas, leur formation et leur titre ne sont pas reconnus par l’Etat.

Psychopraticien·ne·s

Ce terme désigne tou·te·s les professionnel·le·s de la psychothérapie non psychologues et non psychiatres qui, jusqu’à sa réglementation par le décret de 2010, s’appelaient psychothérapeutes. Celleux qui exerçaient depuis plus de 10 ans au moment de l’entrée en vigueur du décret ont été autorisé·e·s à conserver ce titre. Pour ne pas contrevenir à la nouvelle réglementation, les autres praticien·ne·s de la psychothérapie ont inventé l’appellation psychopraticien·ne·s. Ce terme n’est pas encore entré dans les mœurs et le grand public continue de les appeler psychothérapeutes ou simplement thérapeutes. Les psychopraticien·ne·s peuvent utiliser des appellations plus explicites en référence à l’approche psychothérapeutique dans laquelle iels s’inscrivent (Hypnothérapeute pour l’hypnose, sophro-analyste pour la Sophro-Analyse, psychanalyste pour la psychanalyse,…). En tant que professions libérales non réglementées, leurs honoraires sont soumis à la TVA et ne sont remboursés ni par la Sécurité sociale ni par les mutuelles. Depuis la mise en place du RNCP en 2002, certains organismes font le choix de réserver leur formation en psychothérapie aux professionnel·le·s déjà reconnu·e·s par l’Etat (psychiatres, psychologues, infirmier·e·s,…) Les psychopraticien·ne·s se forment donc en général à la pratique de la psychothérapie auprès d’organismes privées dont la certification n’est pas reconnue par l’Etat. La validation de leur formation de base implique en général d’avoir suivi une psychothérapie personnelle. Iels se réfèrent en général au CDP. Néanmoins chaque organisme, reconnu ou non, étant libre de définir ses conditions de certification et ses règles déontologiques, il est recommandé de s’assurer du sérieux des formations théoriques et pratiques des psychopraticiens·ne·s, de leur engagement dans un processus de psychothérapie personnelle et de supervision professionnelle et de leur adhésion au CDP.